Africa: Launch of a foundation for democracy

Le président français Emmanuel Macron, lors du sommet Afrique-France à Montpellier (Hérault), le 8 octobre 2021. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Afrique: lancement d’une fondation pour la démocratie

Une fondation pour la démocratie en Afrique a été lancée officiellement jeudi à Johannesburg .

Une fondation pour la démocratie en Afrique, dont le principe avait été décidé il y a un an lors du sommet Afrique-France à Montpellier, a été lancée officiellement jeudi à Johannesburg et sera présidée par le philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne.

Le président français Emmanuel Macron avait annoncé en octobre 2021 la création d’un fonds d’innovation avec une « gouvernance indépendante », pour aider les « acteurs du changement » sur les questions de gouvernance et de démocratie. Sa dotation a été accrue à 50 millions d’euros sur cinq ans.

Ce fonds, qui a ensuite pris la forme de cette fondation, était l’une des principales propositions de l’intellectuel camerounais Achille Mbembe, penseur majeur du postcolonialisme, chargé de préparer le sommet.

M. Mbembe, qui enseigne à l’université de Witwatersrand à Johannesburg où la fondation siège, fait partie de son conseil d’administration, précise un communiqué de la fondation, qui aura aussi trois antennes régionales en Afrique ainsi qu’à Marseille.

« Ses programmes et outils seront dédiés à un large public, des chercheurs aux artistes, des entrepreneurs sociaux aux gestionnaires d’ONG qui sont actifs dans le domaine de la démocratie », explique M. Diagne dans ce texte.

Elle se donne pour mission de « créer des outils, des resssources, pour accompagner les luttes au niveau local », a précisé dans la soirée M. Mbembe lors d’un point-presse, pour « libérer l’énergie, la puissance, qui existent en Afrique » et qui se trouvent parfois « bridées » par des institutions ou des régimes autocratiques.

La fondation répond à un besoin de « recherche ouverte sur l’action » pour mettre en réseau des acteurs et « qu’ils ne se sentent pas isolés ». « On veut répondre collectivement, construire depuis le bas », a-t-il ajouté, précisant que serait annoncée en mars « la liste de collectifs qui seront financés, mis en réseau ».

Si la France finance son démarrage, la fondation n’est « pas francophone, mais panafricaine au-delà des découpages hérités de la colonisation ». Elle n’a pas vocation à se mettre « au service de l’influence française » en Afrique, ni à aider à « réduire le sentiment antifrançais » qui y existe, a insisté le chercheur.

Les gouvernements successifs de la Vème république en France ont conduit, selon lui, à une « impasse ». « Un cycle historique se clôt. Le cadavre gît, il est peut-être encore brûlant, mais il est bien mort », a ajouté M. Mbembe. « Beaucoup d’Africains pensent encore que la France est toute puissante, ce n’est plus vrai ».

Pour sortir de l’impasse, il faut dialoguer, a-t-il plaidé. « Je souhaite que les Africains soient courageux et qu’ils discutent d’égal à égal avec la France ».

« Il ne faut pas être naïfs, chacun défend ses intérêts », a mis en garde Marie-Yemta Moussanang, enseignante à Sciences-Po Paris, lors du point-presse. « Il y a un néocolonialisme, il existe. Mais il n’y a pas seulement des questions d’influence ou de prédation », a-t-elle ajouté, soulignant la « multiplicité de liens » entre l’Afrique et la France.

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